Ces 3 pages sont en construction, de nouveaux produits seront ajoutés les jours prochains, ainsi que des contrepoints, documentations, tarifs, limites et critiques, le sujet étant loin d'être limpide et les tests ne sont pas standardisés en conditions réelles.
Merci d'y contribuer nous faisant un retour par mail : fsdlparis@gmail.com
Spécial traitement de l'air (1)
Suite à la pandémie de Covid-19, vous êtes nombreux, nous compris, à vous être posé la question du traitement de l'air de nos cabinet, pour nous, nos patients et notre personnel.
Devant le brouillard total de l'offre, nous avons préféré revenir sur l'ensemble du sujet :
1. Les besoins
2. La purification de l'air
3. La décontamination de l'air
4. L'offre marchande
5. Les à-cotés
1. Les besoins :
a. Pour le moment (avril 2020), il n'existe pas de recommandation concernant la médecine ambulatoire
(voir le guide ci-dessous). Néanmoins, au delà des gestes barrières, il nous est demandé de prendre des mesures de décontamination des locaux. Aussi nous pourrions être à même de mettre en place des solutions autonomes, donc mobiles.
Pour information, au regard de la norme NFS 90-351, valables dans les établissements, les salles d’examen doivent être traitées en ISO8 au regard de la norme NFS 90-351 et les salles d’implantologie en ISO8 voire même en ISO7 si on veut être puriste.
Établissements de santé, Médecine de ville, Établissements médico-sociaux
b.Pourquoi y réfléchir : Essentiellement pour protéger notre cabinet des aérosols
Lorsque le chirurgien-dentiste travaille en bouche, à 20 cm de son patient, il utilise des instruments dynamiques (turbine, un contre-angle) qui pulvérisent à grande vitesse de l’air et de l’eau qui se mélangent à la salive (éventuellement chargée en virus du Covid-19), ce qui crée un aérosol.
Cette aérosolisation entraîne :
• des projections sur toutes les surfaces alentours (meubles, plan de travail, vêtements du soignant et du soigné, etc.). Le virus peut persister sur les surfaces telles que le métal, le verre, le plastique plusieurs jours. Il pénètre à travers les muqueuses (du nez, de la bouche, des yeux, etc.)
• un nuage de plusieurs mètres pouvant persister des heures, constituant une contamination de l’atmosphère de la salle de soins.
Les configurations possibles, non établies pour le moment :
1. Le virus est associé à de grosses goutelettes > diam 10- 100 μm durée de chute,= 6,7 secondes =>tractus respiratoire supérieur 10 μm => 17 min pour tomber sur le sol
2. Le virus est associé à de petites goutelettes diam <5/10μm
3. Le virus est seul (peu probable), en général les virus ne vivent pas longtemps seuls dans l'air, il leur faut un support (gouttelettes, salive, etc...)
Définitions :
La transmission aérienne est définie par le passage de micro-organismes depuis une source à une personne à partir d’aérosols, entraînant une infection de la personne exposée (avec ou sans maladie)
Les aérosols sont des suspensions de particules solides ou liquides dans un gaz .
La taille des particules peut aller de 0,001 à 100μm.
Les aérosols infectieux contiennent des micro-organismes .
Un noyau de condensation (droplet nuclei)<5μm est un résidu d’un aérosol potentiellement infectieux dont la plupart du liquide s’est évaporé .

2. La purification de l'air : Le Purificateur
(Etude commerciale complète sur le site www.les.numeriques.com)
Un purificateur d’air sert à éliminer la pollution à l’intérieur d’un espace clos, afin de respirer un air « plus sain » et éliminer des bactéries et certaines odeurs (quand il est pourvu d’un filtre à charbon).
Bénéfique si problèmes de santé (asthme, allergie au pollen, maladies…) pour un usage plus régulier.
Il peut faire office de ventilateur, voir de chauffage pour certains.
Il est doté d’un système de filtration qui est composé de plusieurs niveaux de filtres :
- un pré-filtre qui élimine les cheveux ou les poils d’animaux, soit les plus grosses poussières,
- un filtre à charbon actif qui va quant à lui supprimer les odeurs de cigarettes ou de bougies,
- d’un filtre HEPA qui a pour objectif de supprimer les particules les plus fines, jusqu’à 0,3 micromètre (pour les appareils de Rowenta ou Philips) voir 0,1 pour certains systèmes de filtration, comme ceux de Dyson par exemple.
- voir HyperHEPA® de IQAir® : 99,7% sur particules de 0,3 micron et 95% sur particules de 0,003 micron. Norme EN1822-H13.
Selon les puissances proposées, l’appareil pourra purifier une surface plus ou moins importante.
Il est difficile de se prononcer concernant les virus, le filtre HEPA n’est pas dimensionné pour les virus, ils pourraient passer au travers du filtre et diffuser dans la pièce.
Ce point est a relativiser selon l'épaisseur et la qualité du filtre dans le cas de l'aérosolisation, voir plus loin.
Par contre, le filtre Hyper HEPA, relativement rare, empêche le passage du virus.
Le niveau sonore d’un purificateur d’air ne devrait pas dépasser les 60 dB
Par contre, toute action biologique pourrait avoir une action sur nos organismes, aussi l'ANSES a publié une étude sur le sujet en 2017 d'où il ressort que seuls les procédés de photocatalyse, présents sur le marché, pourraient êtres dangereux.
3. La décontamination de l'air : L'épurateur (épurer l'air)
Décontaminer, une notion bien connue des Chirurgiens dentistes, consiste à éliminer ou à réduire les agents et les effets d'une contamination quelconque, aussi quelque soit le système, si l'on veut décontaminer, il est nécessaire de disposer d'un système complémentaire à la filtration.
L'action particulaire des filtres peut être doublée d’un système de décontamination (donc d’abattement bactériologique) pour diminuer le plus rapidement la quantité de germes, bactéries et virus.
Deux principes de base concernent les salles propres mais sont-ils applicable à nos locaux ?
a Lorsque l'on parle de salle propre, les qualités d'air iso 6 à 8 sont obtenues par dilution, c'est à dire que l'on souffle une quantité d'air filtré suffisante pour que le mélange soit inférieur à une valeur fixée par la norme (surpression)
b. Les qualités iso 5 et meilleures travaillent par substitution (dépression), c'est à dire que l'on envoie un air filtré sur toute la surface qui balaie la zone, vitesse d'autant meilleure que la classe est bonne.
De plus, les salles blanches sont régulièrement "stérilisées" c'est à dire qu'on place un équipement qui vaporise un produit.
Dans un cabinet dentaire, avec l'ensemble des objets, chaises, unit, bureau, comment s'approcher d'une épuration qui ne soit pas gadget ?
Le FFU (Final Fan Unit) : unité de filtration terminale
L'essentiel : Déterminer le taux de brassage des locaux, c'est à dire : le volume du local en m³/ le débit du filtre (plafonnier ou FFU sur rack au sol) en m³/h, cette valeur donne le taux de brassage :
si il est de 20, cela veut dire que l'air de la salle est filtré toute les 60/20 = 3 minutes....
En gros, pour un FFU de 600 m3/h, le volume de nos cabinet avoisinant 40 m3 en moyenne, volume de la pièce (largeur x longueur x hauteur), le renouvellement et le traitement de l'air se fera 15 fois dans une heure donc toutes les 4 mn.
Ce qui parait un minimum...mais ouvre à discussion.
Il faudra aussi veiller à garantir des filtres propres (les changer régulièrement) sinon ils ne serviront plus à rien car ils seront encrassés et bouchés.
Et gérer la désinfection des surfaces...

Eléments de discussion
Il est essentiel de connaitre les risques et d'évaluer le rapport bénéfice risque, mais sur ce point, l'étude de l'ANSES pourtant fournie, déplore le manque
de connaissances et renvoie rapidement le lecteur : "les éléments scientifiques collectés et analysés ne permettent pas de démontrer une efficacité en conditions réelles d’utilisation des
dispositifs d’épuration de l’air intérieur. » !
Reste que certains points intuitifs doivent êtres précisés :
- un filtre épais (on en trouve de 10 à 250 mm !) et plissé (donc avec une surface développée plus importante) sera plus efficace qu'un plat, mais nécessitera un moteur plus puissant, et le coût sera en proportion.
- un système de décontamination associé comprend des risques (très relatifs) car sa fonction est de détruire.
Selon la structure, l'écoulement du flux d'air et autres facteurs, il ne détruira peut être pas 100 % des contaminants ou pourra créer des produits secondaires, c'est aux fabricants de faire la preuve de l'innocuité des machines, l'étude de l'ANSES est très faible sur ce point.
Quelle persistance des produits, faut-il filtrer à la sortie...?
Peut être préférer rejeter les polluants à l'extérieur qu'un système circulatoire qui recycle.
Le vrai danger pourrait peut être venir d'un système qui présenterait un filtre insuffisant (épaisseur ou taille de filtration) et dépourvu d'un système de décontamination.
Dans ce cas, le brassage enverrais les agents contaminants à travers toute la pièce ! (un taux de brassage insuffisant serait alors un moindre mal !)
On aura compris que les fabricants proposent, quand ils sont sérieux, une association de techniqueS pour rendre leur système fonctionnel à un coût maitrisé...
Nous pensons qu'il faut travailler avec ceux des fabricants qui proposent de tester leur machines en condition réelles dans un ou deux cabinets, afin d'établir nos normes ou au moins des recommandations.